La vague, nouvelle et inespérée, de solidarité à l’égard des migrants fait bouger les lignes à différents endroits, dont celles des frontières entre la part du secteur associatif, professionnel et militant, déjà promoteur de cette solidarité, et le reste de la société, explique Olivier Daviet, psychologue au Relais Ozanam et vice-président de l’association Le Caméléon.
De l’autre un secteur associatif, incluant des bénévoles en lien direct avec des migrants précaires, d’autres bénévoles portant les structures associatives faisant (plus ou moins officiellement) fonction de service publique ainsi que des professionnels salariés de ces structures. Ce secteur a vu ces dernières années la situation des migrants précaires se détériorer à tous points de vue, en même temps que des discours accusateurs à l’encontre de ces populations prendre pignon sur rue. La nature – fondamentalement exposante – des pratiques, les contraintes budgétaires et juridiques de plus en plus drastiques ainsi que la détérioration des regards portés sur les publics accompagnés font bien souvent baigner ces acteurs dans un quotidien d’impuissance.