Frédéric Ballière, cadre pédagogique à l’Institut régional de formation aux fonctions éducatives (IRFFE) de Picardie. Il s’intéresse transformations du travail social et vient de terminer une recherche sur les enjeux biographiques et moraux de l’intervention auprès des familles migrantes non régularisées.
Il y aurait en France entre 200 000 et 400 000 migrants en situation irrégulière. Ces personnes sont parfois à la rue, hébergées chez des compatriotes ou dans des centres d’accueil d’urgence. Faute de droits au séjour, leurs possibilités d’accès au logement, à l’emploi ou aux droits sociaux sont quasi inexistantes. Les travailleurs sociaux qui les rencontrent sont eux aussi limités dans la mise en œuvre de leur action. En effet, comment peuvent-ils-construire un projet alors que ces migrants risquent à tout moment une arrestation et une reconduite à la frontière ? Quel registre d’actions peuvent-ils mobiliser quant ils sont dépourvus des ressources légales leur permettant de leurs venir en aide ? C’est à ces questions que sont chaque jour confrontés les intervenants de l’AFEJI (1). Continuer la lecture